Mettre à jour l’ensemble de la maquette pédagogique de l’établissement pour l’adapter au contexte de l’anthropocène et aux besoins sociétaux induits.
Les 200 h de cours dédiées aux enjeux socio-écologiques* (mesure 7) ne se suffisent pas à elles-mêmes : disposer d’une culture partagée n’est pas suffisant pour devenir un·e acteur·rice du changement compétent·e, au sein de son métier.
C’est l’ensemble des enseignements de chaque cursus qui doit être adapté1. L’Anthropocène*, de par les conséquences humaines dramatiques qu’il rend probables, force nos sociétés à prioriser leurs actions. Chaque cursus doit questionner les besoins sociétaux auxquels il répond, repenser les compétences* transmises aux étudiant·e·s et décliner les enjeux socio-écologiques en fonction des spécificités de cette filière.
Libérer des heures pour traiter de la transformation socio-écologique demande en miroir de diminuer le nombre d’heures dédiées à certains enseignements. Cette réflexion sur chaque cursus doit donc aussi questionner les enseignements dispensables, qu’il est possible d’alléger, ou, si ce n’est pas possible, étudier l’hypothèse d’un prolongement de la scolarité2.
Par ailleurs, il est souhaitable de porter une attention particulière à la cohérence des évolutions de cours dans les différentes matières, pour éviter les contradictions ou mal-adaptations. Cette transformation est un travail de longue haleine, qui nécessite de libérer du temps pour que le corps enseignant puisse se former et faire évoluer les contenus et les formats de cours (mesure 4)3.
Une partie des enseignements pourra s’appuyer sur des savoirs en cours de consolidation ou faisant l’objet de controverses, et mobiliser l’esprit d’analyse et la critique des étudiants pour en débattre de manière constructive. De manière générale, nous abondons dans le sens d’un passage d’une posture d’expert·e à celle d’animateur·rice pour les enseignant·e·s, ce qui permet de dépasser un possible sentiment d’illégitimité tout en incitant les élèves à plus de réflexivité et d’autonomie. Les formations peuvent ainsi s’orienter vers davantage de cours participatifs, d’études de cas et de projets interdisciplinaires, associant des étudiant·e·s provenant d’autres formations. Cette approche moins descendante encourage les étudiant.e.s à aller au-delà du constat des enjeux socio-écologiques, et à imaginer des pistes d’action et de solutions possibles4.
Une manière d’évaluer a posteriori l’adéquation entre les formations et les enjeux de l’anthropocène est d’intégrer aux sondages diffusés aux jeunes promotions diplômées des questions relatives aux compétences socio-écologiques qu’elles pensent avoir acquises, sur leur utilité et pertinence dans leur métier actuel.
Références:
Se référer à l’article 3 du livret blanc de la COP2 étudiante pour accéder à plus d’informations sur les mesures suivantes: